03 juin 2005

Encore un cessez-le-feu (la suite)

Le PKK change de ligne encore plus souvent que de nom, c'est dire. Après avoir, il y a peu, re-déclaré la guerre à la Turquie avec force menaces et rodomontades (ligne Cemil Bayik), maintenant il redéclare le cessez-le-feu, via son représentant européen, Murat Karaylian.

Deux explications possibles : soit Karayilan, étant en Europe, n'a aucune envie, LUI, de se faire expulser par l'UE , soit, au cas où il serait rejugé, Abdullah Öcalan n'a aucune envie, LUI, d'adopter l'attitude héroïque et peu confortable du chef de guerre qui brave l'ennemi sur le banc de l'accusé...

Donc pour le moment, nous pouvons en déduire que la ligne de défense d'Öcalan ne va guère varier de la précédente : "Pardon à tout le monde, c'est pas ma faute, mais au PKK j'avais de mauvais camarades."

Par ailleurs l'agence du PKK Mesopotamia, a annoncé dans un communiqué que la semaine dernière, les forces militaires turques et iraniennes s'étaient rencontrées dans la région de Xoy (au Kurdistan d’Iran), et avaient convenu d'attaquer ensemble les bases du PKK, notamment celles des HPG (Les forces du Peuple Kurde). La date de l'attaque n'a pas été mentionnée.
 
Mehemed Emîn Reza Zade Van, responsable de la sécurité pour la ville de Xoy a simplement déclaré à un journal iranien avoir "discuté sur la sécurité des frontières, sur l’évolution économique et de la lutte contre le PKK ».

Source Mesopotamia.

Donc, s'apprêtant plutôt à une guerre de défense, au lieu de la grande offensive qui devait terroriser la Turquie, peut-être le PKK (que Mesopotamia appelle toujours KONGRA GEL comme quoi les changements de nom donnent le tournis à tout le monde) a-t-il juger plus opportun de se retrancher dans les montagnes et pour ne pas que ça ressemble à une "retraite" a relancé derechef un cessez-le-feu, histoire de dire : "Voyez, NOUS voulons la paix, et ce sont eux les méchants qui tirent les premiers".