08 juillet 2005

Déclaration (polie mais furibarde) du GRK- Europe sur le rapport de l'UE

"La représentation du Gouverment régional du Kurdistan pour l'Union européenne salue son "Rapport sur l'UE et l'Irak" comme une initiative positive du Parlement européen.

Les échanges de vues et les compromis fructueux acceptés par la Commission des Affaires étrangères ont amené des changements considérables à la version initiale du texte et le rapport est maintenant prêt à être présenter au Parlement de Strasbourg. C'est un exposé clair de la situation sensible en Irak.

Le GRK-UE souhaite faire part de son approbation devant la condamnation par le Parlement européen de toutes formes de terrorisme et de violence. Aussi, le GRK salue l'appel fait aux pays frontaliers de s'abstenir de toute interférence dans les affaires intérieures de l'Irak, et de respecter son indépendance, sa souveraineté et son intégrité territoriale, ainsi que le désir du peuple irakien de bâtir eux-mêmes un système politique et constitutionnel pour leur pays.

Cependant, le GRK-UE estime urgent de préciser l'ommission préjudiciable de plusieurs faits importants, et l'inclusion de quelques inexactitudes dans le rapport voté par la Commission des Affaires étrangères du Parlement européen. En les signalant, ses représentants souhaitent leur correction dans le rapport.

1) Le rapport ne fait aucune référence aux élections au Kurdistan en Irak de l'Assemblée nationale du Kurdistan (KNA), de la formation d'un nouveau gouvernement et de la nominationd'un président de la Région fédérale du Kurdistan.

Le KRG exprime ses inquiétudes, non tant parce que le rapport ne reconnaît pas des institutions prévues par la loi administrative transitoire (TAL)), mais parce qu'il ne fait aucune référence à l'exemple démocratique positif que le peuple du Kurdistan et ses institutions ont offert à la République fédéral d'Irak, ainsi que leur importante contribution à la stabilité de toute la région. En effet, 95 pour cent de la population du Kurdistan irakien ont participé aux élections nationales et régionales du 30 janvier 2005.

2) Il est vrai qu'une large partie de la minorité sunnite n'a pas participé aux élections mais il n'est pas correct de dire que les membres des autres minorités, tels les Assyriens et les Turkmènes, ont été empêchés de voter. Le scrutin dans certains endroits n'a pu être mis en place parce que la Commission électorale indépendante d'Irak (IECI) n'a pas livré assez de bulletins de vote. En outre, les personnes pénalisées n'étaient pas seulement des Assyro-Chaldéens, mais aussi un grand nombre de Kurdes et de personnes appartenant à d'autres groupes.

À cet effet, le GRK voudrait insister sur le fait que la Région du Kurdistan est non seulement la plus sûre de l'Irak, mais est également une région où les droits de l'homme sont vraiment respectés et la loi et l'ordre bien établis.

3) Le KRG convient de tout coeur qu'il y a un besoin de respecter et de protéger les droits fondamentaux des "Arabes du marais" dont le traitement sous le régime de Saddam Hussein fut particulièrement brutal et tragique. Cependant, il s'étonne que les Kurdes déplacés à l'intérieur du pays (IDPs) ne soient pas mentionnés dans ce même rapport.

Le peuple du Kurdistan a souffert durant des décennies d'une oppression brutale, qui aboutit à des événements tels que la campagne génocidaire de l'Anfal en 1988. Le bombardement chimique de Halabja, qui a tué 5.000 civils, homems, femmes et enfants, en est venu à symboliser le plus noir de la répression. Mais il y a bien d'autres exemples des cruautés infligées au peuple du Kurdistan. On estime que 182,000 personnes ont été tuées dans la campagne de l'Anfal, 4000 villages kurdes détruits, 8000 hommes et adolescents de la région de Barzani exécutés, et beaucoup de familles chassées de chez elles lors du programme d'arabisation qui visait à changer l'aspect démographique de régions du Kurdistan au nord de l'Irak. Le rapport omet de mentionner qu'en 1991 plus de100,000 Kurdes (et autres non-Arabes) furent chassés de Kirkuk.

Nous invitons avec respect le Parlement européen à ne pas faire une quelconque distinction entre les personnes déplacées arabes et kurdes, et à déclarer clairement que les Kurdes déplacés ont aussi le droit de retourner chez eux et d'être dédommagés, afin de mettre un terme à ce manquement aux droits de l'homme.

La mission du KRG auprès de l'UE espère que les trois points critiqués ci-dessus seront pris en compte et inclus dans le rapport avant son adoption finale à Strasbourg, afin que ce texte reflète réellement la situation, se fondant sur des informations précises et complètes concernant la République fédérale de l'Irak, son futur et, par conséquent, ses relations rapport avec l'Union européenne. "

Contact: Luigi Pellegrino - Co-ordinator EU Relations KRG-EU Mission

KRG-EU Mission
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