16 décembre 2005

La démocratie kurde passe par la Hollande, Episode 2

"Notre chauffeur est donc parti garer son car dans le parking qui lui était reservé et où il a pioncé pendant des heures! Franchement il le méritait bien,c'est très fatiguant de conduire la nuit.

Quant à nous, nous nous sommes dirigés vers le bureau de vote.Il n'y avait presque personne, quelques Arabes chiites, 6 ou 7 maximum. Ils collaient des petites affiches pour la liste 555, je crois bien. Ils nous ont salué. Sur certains murs, il y avait des affiches de la liste de L. Allawi(731). Mais aucune affiche pour la liste kurde et aucun kurde dans les parages, à part nous.

Honnêtement, sur le coup j'étais un peu déçu de ne voir personne et je me suis même demandé à un moment si le déplacement valait la peine. Nous nous sommes quand même dirigés vers l'entrée du bâtiment pour aller voter. Le bâtiment en question était en fait soit un gymnase, soit un parc d'exposition. Il était assez grand. Deux couloirs étaient aménagés, d'une longueur de 100 mètre chacun environ. L'un des couloirs devait être emprunté pour entrer dans le bâtiment, l'autre pour le quitter.

Nous nous sommes donc présentés devant le couloir d'entrée et avons subi un premier conrôle, notamment le détecteur de métaux et un contrôle d'identité. Cette étape franchie, on devait se diriger vers l'entrée du bâtiment où un 2ème contrôle était prévu. Il fallait ici éteindre les portables et les confier à une personne qui nous remettait un numéro, pour pouvoir les récupérer après le vote. D'ailleurs une personne de notre groupe n'a pas pensé à aller récupérer son portable et une fois sortie, il ne pouvait plus retourner dans le bâtiment. Il a eu beau protestéer, le NON était catégorique. On devait égalemnt déposer nos sacs.

Puis un 3ème contrôle, encore une fois le détecteur de métaux.

Enfin nous arrivons devant 2 personnes qui donnent des numéros à chaque électeur, des numéros allant de 1 à 20, je crois.Ces numéros correspondaient en fait aux stands, je pense que c'était pour éviter des embouteillages. J'avais le numéro 15 et je me suis donc dirigé vers le stand correspondant à ce numéro. Là j'ai vu 4 ou 5 personnes qui attendaient les électeurs. On m'a souhaité la bienvenue et prié de me présenter devant la première personne. C'était une jeune fille kurde, elle m'a demandé une pièce d'identité et posé quelques questions. La 2ème personne,encore une femme, a indiqué mes nom, prénom, date et lieu de naissance sur un registre. Enfin une 3ème personne, un Arabe (sunnite?chiite?) m'a dit quelque chose mais je n'ai rien compris ! Il m'a demandé en anglais si je parlais l'arabe.J e lui ai répondu "No I don't, sorry". Il avait l'air surpris par ma réponse. Je pense qu'il a dû souvent entendre "no sorry"!
Mais il avait une bouille sympathique. Il m'a demandé de signer un document et expliqué comment le vote allait se dérouler. Il m'a ensuite remis 4 grandes feuilles contenant les noms et numéros de chaque liste. Puis je me suis présenté derrière un isoloir de fortune mais très efficace. La liste pour laquelle j'ai voté figurait sur la dernière feuille (je vous laisse deviner laquelle...))

Enfin le moment fatidique, la présentation devant l'urne. On devait prendre uniquement la feuille sur laquelle figurait la liste pour laquelle on avait voté.Or chaque feuille était tellement grande qu'il a fallu la plier en 4 pour pouvoir la mettre dans l'urne !

C'est encore une femme, une Hollandaise peut-être, qui s'occupait de cette étape. Elle m'a demandé de mettre mon doigt dans une fichue encre violette que j'ai toujours du mal à faire partir...grrr... Une fois mon doigt bien dégueulasse, elle m'a demandé de mettre le bulletin dans l'urne. Je venais de voter pour la première fois de ma vie en tant que "citoyen iraquien".

Alors que je prenais la sortie du bâtiment pour entrer dans le couloir de sortie, une femme m'a interpelé pour me poser quelques questions en anglais. Elle était observateur(trice)international(e). Elle voulait savoir d'où j'étais originaire, si j'avais rencontré des problèmes particuliers, si j'étais content d'avoir voté (what a question!), avec combien de personnes j'étais venu etc...C'était une charmante petite dame...

Et puis je suis sorti par le long couloir pour rejoindre les autres. Quelques uns étaient déjà sortis mais toujours pas de Kurdes en masse à l'horizon. Nous avons attendu que tout le monde ait fini pour discuter ensemble du programme de la journée, car notre chauffeur dormait profondément dans son bus pendant ce temps là. Nous avons tous fini de voter vers 09h00. Il fallait donc trouver une occupation jusqu'à 15h00. On ne pouvait quand même pas rester sous la pluie et le froid."

(La suite..)