19 mai 2005

Les Turcs auraient commencé d'attaquer les bases du PKK en Irak

La Turquie aurait, depuis fin avril, lancé des attaques aériennes (hélicoptères et avions) contre les bases du PKK, dans les montagnes de Kandil, au Kurdistan irakien. Des sources kurdes au sud-est de la Turquie mentionnent des F-16, des hélicoptères AH-1G et des chars M-60. L'armée turque avait cette semaine déclaré que des hommes du PKK réinfiltrait la Turquie via l'Irak en nombre corissant et qu'ils avaient avec eux un grand nombre d'explosifs. Par ailleurs, depuis la reprise de la guerre déclarée par le PKK (du moins son courant belliciste) les accrochages avec l'armée semblent reprendre.

17 mai 2005

Un accord annoncé entre les Kurdes sans papier et Al Assad

Selon Arabic News, et via KBU, la Syrie s'apprête à annoncer la régularisation de milliers de Kurdes arbitrairement dépossédés de leur nationalités dans les années 60 pour "arabisation" de la région. Toujours selon les mêmes sources, le président syrien Bachar al-Assad rencontrera les représentants des "tribus kurdes et arabes" du nord de la Syrie afin de régler le cas de 100.000 Kurdes, ces "tribus" ayant joué un rôle actif durant le serhildan (soulèvement) de mars 2004.
Il est noter que les partis kurdes, notamment Yekitî, le plus actif dans la reconnaissance des droits de ces Kurdes en Syrie, ne sont pas mentionnés, tout cela est présenté comme un arrangement tribal. Cela peut signifier une volonté gouvernemental de dépolitiser la revendication en écartant les partis syriens, qui par ailleurs ont peiné à suivre le mouvement populaire du Serhildan, qu'on ne peut cependant réduire à un conflit tribal. Il est vrai que les tribus arabes "Gamar", que l'on a implantées dans la région en même temps que l'on dépossédait les Kurdes de leurs passeports, ont été armées par les milices baathistes il y a deux ans contre les Kurdes. Mais les émeutes kurdes qui ont embrasées toutes les régions, dépassaient largement le cadre tribal autant que celui des partis, englobant des associations d'étudiants, des sympathisants de partis kurdes très divers, et toute une jeunesse qui en déboulonnant les statues du père al Assad exprimaient sans doute aussi un ras-le-bol qu'ils peuvent partager avec les jeunes Arabes de Syrie : la Syrie et sa dictature archaïque, à la fois militaire, chauvine, corrompue, brutale, fatigue tout le monde.
Comme Al Assad père avait, à son avènement, "gelé" le plan d'arabisation des régions kurdes, afin de s'assurer la tranquillité de cette minorité face à la majorité arabe sunnite, Bachar essaie sans doute de louvoyer entre la pression des "Baathistes durs" et la pression américaine de plus en plus insistante, plus celle des Kurdes, plus celle des Libanais, plus celle de tout le monde en somme, sur ce dernier bastion du baathisme.