20 avril 2006

Le procureur Ferhat Sarikaya renvoyé

Alors que le procureur Nadi Turkaslan, qui devrait être la honte de la profession dans toute la Turquie, n'est nullement empêché de sévir, le procureur Ferhat Sarikaya qui avait osé mettre en cause le commandant Yasar Buyukanit dans l'affaire trouble du faux attentat de S,emdinli afin d'attiser les tensions entre forces turques et PKK, ce procureur a été renvoyé, pour avoir été "au delà des limites de sa juridiction." (source AFP)

Turquie : extension probable de la loi anti-terreur

Le gouvernement turc a soumis au parlement un amendemant visant à durcir et étendre les dispositions de la loi anti-terreur, en réaction aux émeutes sanglantes qui ont secoué le Kurdistan.

L'un des points intéressants est d'inclure dans ces délits d'autres crimes de droits communs, tels que la contrebande ou le trafic de drogue, qui servent à financer le PKK.

Par ailleurs, trois ans de prison seraient requis pour "propagande" c'est-à-dire crier des slogans et porter des banderoles dans desmanifestations en faveur de "groupes terroristes." De même le port d'emblème et même d'uniformes pareillement connotés encoureraient la même peine.

Les gens qui fourniraient des fonds aux terrroistes seraient punis de 5 ans de prison et même de 7 ans et demi si ce sont des officiels.

Les suspects en garde à vue pour crimes terroristes pourraient se voir refuser la visite d'un avocat pendant 24 heures, mais ne seraient pas obligés de déposer durant cette période.

Le même amendement donnerait le droit aux policiers d'user de leurs armes contre des "suspects" terroristes qui n'obéirait pas aux ordres durant une opération.

Le Premier ministre Abdullah Gul a déclaré que ces amendements ne signifiaient pas que la Turquie faisait marche arrière concernant ses réformes en faveur des droits de l'homme :

"Notre but est d'éradiquer absolument le terrorisme. Mais nous ne reviendrons pas en arrière sur les droits et libertés fondamentaux."

19 avril 2006

Le procès Oran Baskin

Poursuite du procès d'Oran Baskin :

En dépit des protestations du professeur Kaboglu qui réclamait immédiatement l'annulation des poursuites lancées contre le professeur Oran et lui-même, le procès a été ajourné jusqu'au 10 mai, pour l'audition des témoins.

Les poursuites pour "humiliation publique des autorités de la Cour ayant été abandonnées, lle procès se poursuit autour de l'article 216, qui punit "l'incitation publique dangereuse à la haine et à l'inimitié." La Cour a entendu 6 ou 7 témoins impliqués dans le vote du fameux rapport. Le professeur Oran a réagi à cette audition : "Même si tous les témoins déposaient contre nous, selon quel article du code pénal serions-nous condamnés ?... Même en cas d'acquittement, après ce qui est arrivé à des personnes à qui l'on avait demandé de préparer un rapport officiel, à quel expert demandera-t-on désormais des rapports ? Quel experts écrira un rapport pour vous après cela ? ?"

Le professeur Ibrahim Kaboglu, a remis à la Cour 9 pages en addition à sa précédente défense. Il a déclaré que l'institution judiciaire de l'Etat a fait un procès à une autre institution d'Etat, le BIHDK qui a été instaurée légalement pour promouvoir et protéger les droits de l'homme.

Ibrahim Kaboglu a aussi indiqué que cette affaire était une atteinte à la liberté d'expression et d'opinion et montrait bien que la Turquie essayait de mettre un couvercle sur ses problèmes. Selon lui, l' article 301 est en violation avec la constitution, il demande donc que la Cour renvoie le problème à la Cour constitutionnelle.

Le professeur Kaboglu a ajouté que cette affaire avait déclenché une vague d'indignation non seulement en Turquie mais dans plusieurs pays, en demandant à ce que le procès soit tout de suite annulé. Malgré cela, le juge n'a fait que reporter les audiences au 10 mai pour entendre d'autres témoins.

Environ 25 témoins ont été entendus depuis le 15 février, ouverture du procès. Le Procureur d'Ankara, Nadi Turkaslan (retenez bien ce nom, c'est un génie en son genre) est l'illustre juriste qui a préparé l'acte d'accusation le 14 novembre 2005, et semblant atteint, de son propre aveu, de la "paranoïa de Sèvres".

Le professeur Oran croit, lui, que d etels problèmes autour de la liberté d'expression en Turquie sont issus d'une réaction face aux dernières actions du PKK : "La société en est venue à croire que son identité nationale était menacée, ce qui à son tour a influencé la justice. En cette période électorale, le gouvernement a fait marche arrière devant le nationalisme turc."

Le joçurnaliste Andrew Finkel, qui eut lui même à faire face à un procès pour un article intitulé "Sirnak 1988" dans le journal Sabah résume ainsi son impression de journaliste étranger travaillant sur le sujet de la liberté d'expression en Turquie. "Vous êtes invité à un dîner. On vous demande comment est la soupe. Pour ne pas être impoli, vous répondez qu'elle est bonne. On vous demande dire la vérité. Mais si vous dites qu'elle est unpeu trop salée, vous vous attirez la réponse "Honte, honte !"

Finkel insiste sur le fait qu'aussi longtemps que les journalistes ne se sentiront pas libres et n'agiront pas bravement, les lois elles-mêmes auront peu de sens. Il note que le comportement de certains de ses collègues l'a attristé. "Si nous, en tant que journalistes ne faisons pas preuve de courage, comment pouvons-nous attendre du gouvernement qu'il se comporte avec courage ?" (source biannet.org).

18 avril 2006

Explosion à Istanbul : 30 blessés

Dimanche 16 avril, une explosion devant un café de Bakirkoy (banlieue d'Istanbul) a fait 30 blessés, principalement touchés par les bris de verre. La police suspecte le jet d'une grenade d'être à l'origine de l'explosion, en raison des dégâts limités de l'explosion et de son caractère bruyant.

Malgré cela deux personnes sérieusement blessées ont dû être hospitalisées.

Un homme a failli être pris à par la foule alors qu'il essayait de s'approcher des policiers, et la police a dû tirer en l'air pour le protéger. PIl essayait en fait de donner des informations. (Source AP).