28 juillet 2005

Barrage d'Ilisu : le retour



Ou le retour de la vengeance du barrage d'Ilisu...



Le projet de barrage d'Ilisu qui doit noyer Hasankeyf avait été abandonné en raison du désistement de Balfour Beatty en 2002, après une campagne menée par plusieurs organisations, dénonçant la catastrophe historique, archéologique et écologique du projet, qui doit noyer le site de Hasankeyf et de sa vallée.

Mais voilà, malgré ses précédentes promesse, le Premier ministre turc veut relancer le projet et cette fois-ci il semble que ce soit la société allemande Siemens qui s'intéresse maintenant au projet. En effet, Siemens qui a racheté la société autrichienne VA tech, la seule société étrangère encore impliquée dans la construction de ces barrages, a apparemment a l'intention de commencer les travaux assez vite, peut-être cet été.

Une campagne de protestations est donc relancée contre Siemens et VA Tech, avec une pétition par mail adressée aux dirigeants des deux sociétés.

Les arguments des opposants au projet, en plus de la perte d'un site historique magnifique, est que la construction du barrage n'apportera peu de bénéfices, même à la Turquie, car l'énergie hydro-électrique produite sera bien faible par rapport aux besoins du pays. C'est plutôt tout le système de distribution en énergie, souvent vétuste et inefficace qu'il faut revoir en Turquie. Par ailleurs, la culture par irrigation que le barrage permettrait, selon le gouvernement turc, ne profiterait qu'aux riches propriétaires qui veulent faire du sud-est anatolien un vaste champ de coton, en récupérant les terres abandonnées par les paysans kurdes déportés de force par l'armée durant la guerre, à quoi viendront s'ajouter les terres délaissées par les habitants les plus pauvres de la région à qui ce barrage ne va guère profiter. Si le barrage noit la vallée, 78.000 personnes seront "déplacées". Idéal pour relancer l'activité économique de la région et faire baisser le taux de chomage dramatique dans le pays kurde. Le gouvernement a bien sûr fait des promesses de réinstallation et d'indemnisation des personnes déplacées, mais on ne peut que rester sceptique là-dessus, au vu des témoignages de ceux qui ont subi le même sort lors de la construction d'autres chantiers.

Friends of Earth a donc relancé une campagne, en recommandant de bombarder de courriers indignés, Siemems, VA TEch, et le Parlement européen via votre député.

27 juillet 2005

Constitution irakienne : Donald Rumsfled s'impatiente

Le Secrétaire à la défense Donald Rumsfeld a fait une visite impromptue à Baghdad en espérant activer un peu la rédaction de la Constitution, en enjoignant la Commission de respecter la date butoir du 15 août, date que beaucoup maintenant en Irak jugent irréaliste.

"Nous ne voulons aucun retard", a dit péremptoirement Rumsfeld. De fait, entre le boycott d'une semaine des sunnites, et l'assassinat de l'un d'entre eux, ça n'avance guère.

Il a aussi incité les dirigeants irakiens à "résister" à ce qu'il appelle des "interférences" de la part des pays voisins, comme la Syrie et l'Iran. Il aurait pu tout aussi bien dire la Turquie et son "meeting secret", pour faire bonne mesure.

Si Rumsfeld insiste tant, c'est peut-être qu'il espère retirer les troupes américaines d'Irak une fois l'Etat irakien remis en place. Dans ce cas, les Kurdes ont effectivement tout intérêt à demander le maximum de garanties politiques et juridiques avant leur retrait. Washington travaille en effet sur un nouveau statut légal des troupes étrangères en Irak, peut-être en redéfinissant leur mission et leur présence avec une résolution du Conseil de Sécurité de l'ONU, ou un accord avec l'Irak.

Si l'ONU s'en mêle, il est encore plus crucial que les Kurdes obtiennent alors toutes les garanties d'un Etat fédéral, euh juridiquement imparable et économiquement viable.

24 juillet 2005

Meurtres et liste noire : le PKK accusé par Human Rights Watch

L'organisation Human Rights Watch, via sa représentante pour l'Europe et l'Asie centrale, Holly Cartner, a envoyé une lettre au président du Kongra Gel, Zubeyr Aydar, en lui disant qu'ils avaient été informés d'une liste noire (c'est-à-dire de Kurdes à abattre) tenue par le PKK.

HWR fait notamment mention d'une personne tuée à Hakkari, et du meurtre d'un ancien représentant du DEHAP à Diyarbakir, Hikmet Fidan.

Dans sa lettre, HWR rappelle aussi l'enlèvement et l'assassinat de Sîpan Rojhilat (S,apur Bodi?ava) par le PKK, le 5 octobre 2004, près d'un camp de réfugiés au Kurdistan d'Irak. Sîpan Rojhilat avait été exécuté deux jours après, le 7 octobre 2004. De même le 17 février 2005, un ancien responsable du PKK, Kemalê Sor (Saleh Nurî), qui avait quitté cette organisation et fondé le Parti Rêkeftin, a été tué par un commando du PKK…

Holly Cartner dit aussi avoir eu connaissance d'une liste noire du PKK, dans laquelle figureraient d'anciens responsables du PKK, tels Kani Y?lmaz, Nizamettin Tas, Hidir Yalçin et Hidir Sarikaya.

(source avesta)


Hosyar Zebarî lance un avertissement à la Turquie

Le ministre des Affaires étrangères de l'Irak, le Kurde Hos,iyar Zebari a lancé une mise en garde contre toute incursion militaire turque en Irak, afin d'y poursuivre le PKK, disant que cela "déstabiliserait l'Irak".

Hos,yar Zebari a ajouté que des forces américaines s'étaient déjà préparées à pourchasser le PKK, (sous-entendu : personne ne tient à vous voir en Irak, ni nous, ni eux).

La déclaration d'Hos,yar Zebari répond à celle faite, la semaine dernière, par le général en chef turc Ilker Basbug, disant que les Etats-Unis avaient ordonné la capture des membres du PKK, en ajoutant (ce que les US déconseillaient au contraire), que la Turquie avait le droit d'entrer au Kurdistan d'Irak si rien n'était lancé contre le PKK. (source Reuter).