17 septembre 2005

L'UE vs Apocî

Joost Lagendijk, le co-président de la Commission parlementaire pour l'entrée de la Turquie dans l'UE a fait une déclaration le 15 septembre, devant un groupe de journalistes turcs, interpellant les politiciens kurdes de Turquie, en leur reprochant de ne pas vouloir "être clairs à 100%" et refuser de reconnaître pour l'avenir, qu'une "ère nouvelle" avait commencé.

“Ces gens ont l'option du changement et je pense qu'ils devraient la choisir. Sinon, ils seront dépassé par l'histoire.” Ces propos visaient Hatip Dicle, du parti DTH, qui doit se rendre à une conférence au Parlement européen. Hatip DIcle est un des députés HADEP qui avaient été emprisonnés avec Leyla Zana (non attendue au Parlement). Depuis leur libération, Leyla Zana et Hatip Dicle poursuivent une politique ouvertement pro-Öcalan (fidèles en cela à ce qu'ils étaient avant leur emprisonnement).

Joost Lagendijk analyse ainsi la classe politique kurde en Turquie : “Il y a des leaders potentiels kurdes mais jusqu'à présent ils ont eu peur ou n'ont pas voulu prendre les bonnes décisions et les mener à bien." Lagendijk a insisté sur le fait que les appels de l'Europe à rompre avec la violence passée sont incompatibles avec les positions de ceux qui "prêtent trop attention à ce qu'Öcalan dit."

Bref, le message européen pourrait-il être : "Soyons équitables, demandons à la classe politique turque de se réformer MAIS exigeons-en autant des Kurdes ?"

16 septembre 2005

Donnant donnant

Talabani, lors d'une rencotnre à New York, a promis au Premier ministre turc Recep Erdogan de collaborer contre le PKK, dont les bases sont au Kurdistan d'Irak.

"L'Irak est prêt à discusser avec Ankara de mesures concrètes contre le PKK" a ainsi dit Talabani. Erdogan y est allé de sa note sceptique (à Ankara on se méfie beaucoup des déclarations intempestives à la Talabani, qui adore faire croire aux auxtres ce qu'ils ont envie d'entendre) : “Nous verrons en pratique”.

Talabani, qui avait déclaré auparavant qu'en cas de retrait américain d'Irak, il craignait une invasion de pays voisins, a nié mais alors nié absolument, qu'il pensait à la Turquie à ce moment-là.

Donc si l'on décrypte : "Je chasse le PKK contre une garantie de non-invasion mais en attendant, vu que la confiance règne, je le garde sous la main."