10 juin 2005

Mojtaba Saminejad condamné à deux ans de prison

Communiqué de Reporter sans Frontières




Mojtaba Saminejad, un weblogger de 25 ans arrêté le 12 février 2005, a été condamné à deux ans de prison par le tribunal révolutionnaire de Téhéran pour "insulte envers le Guide suprême". Il sera également jugé prochainement pour un autre chef d'accusation, "insulte envers les prophètes", passible de la peine capitale. Reporters sans frontières est profondément inquiète du sort du jeune internaute et demande une nouvelle fois à la communauté des bloggers de se mobiliser.

"Tous les messages de solidarité dans la blogsphere sont les bienvenus. Nous savons que ces messages parviennent aux prisonniers et permettent de faire pression sur les autorités iraniennes, en particulier en cette période d'élection présidentielle. Il faut absolument faire parler de Mojtaba", a déclaré l'organisation.

L'avocat du weblogger, Mohammad Saifzadeh, a confirmé la sentence. Il a précisé que, lors de l'audience devant le tribunal, le 23 mai, son client n'avait jamais pu s'exprimer librement. Pour l'intimider, les autorités l'avaient en effet placé à côté des policiers qui l'avaient interrogé en prison.

Le weblogger va repasser devant les tribunaux, le 22 juin, pour répondre cette fois d"insulte envers les prophètes et les saints imams". Cette charge extrêmement grave - car elle peut signifier l'apostasie de l'inculpé - fait encourir la peine capitale à Mojtaba, selon l'article 512 du code pénal islamique.

Les initiatives se multiplient sur le Net iranien pour soutenir le blogger. Des internautes iraniens lui ont par exemple consacré un blog en persan et en anglais. Une cinquantaine de webloggers du pays soutiennent également ouvertement leur collègue emprisonné. Enfin, l'association de bloggers Penlog a fermement dénoncé cette condamnation.

Tous les bloggers sont invités à signer cette pétition, ça embêtera les mollahs

Osman Öcalan se retire de la politique

Le parti du PWD, branche dissidente du PKK, a déclaré que son leader, Osman Öcalan se retirait de la politique.

Selon l'annonce du PWD, Osman öcalan aurait donné une interview au journal turc Milliyet, où il aurait exprimé des vues qui différaient de celles de son parti. N'est pas Soleil de l'Humanité qui veut, le PWD l'a critiqué dans une réunion et plutôt que de rendre des comptes, Osman a préféré partir bouder dans son coin en disant qu'il se retirait de toute activité politique.

Cela dit, c'est la version du PWD. Osman Öcalan nie qu'il y ait eu un quelconque problème.

Le Congrès du Baas

A la surprise générale le Congrès du parti Baas en Syrie a réélu le président Bachar al-Assad secrétaire général du parti, ce qui est un résultat aussi inattendu que lorsqu'Öcalan se fait réélire président du PKK ou Massoud Barzani président du Kurdistan. Le suspens fut insoutenable.

Maintenant, le Congrès a annoncé que plusieurs lois seront instaurées pour créer de nouveaux partis politiques et des médias privés. Un essai de "libéralisation" ? Si on examine les changements point par point, ils n'ont tout de même pas grand chose de nouveau, ayant déjà été testés, au coup par coup, même du temps de Hafez al assad. Ainsi "l'adoption d'une loi sur les partis et la révision de la loi électorale" pour l'organisation des élections législatives et locales" va peut-être permettre à des partis d'opposition de se présenter aux élections, mais ce fut déjà le cas en 1994, le Baas s'assurant de toute façon la prédominance au Parlement et ne faisant figurer que quelques autres groupes politiques (mais pas tous) à un niveau minoritaires, sans grande importance politique. Cette fois-ci comme les autres fois, il est annoncé d'emblée que le "Baas conservera son rôle dirigeant "de la société et de l'Etat".

Quant aux partis concernés par cette "libéralisation", les restrictions concernant les mouvements ayant une "base ethnique, confessionnelle, religieuse ou régionale", visent naturellement à écarter les Kurdes et les Islamistes, ce qui est un recul par rapport à 1994, mais s'explique par l'activité plus visible des partis kurdes et de leur contestation nouvelle, notamment celle de Yekitî depuis le début des années 2000.

Par ailleurs, même dans l'opposition syrienne, le tabou demeure sur les revendications des Kurdes en tant que minorité nationale, qui jusqu'ici a empêché toute alliance réelle entre l'opposition arabe et celles des partis kurdes. Même les tenants d'une évolution progressistes et démocratiques de la société syrienne répugne à se mettre en porte à faux avec "l'unité de la Nation arabe", en reconnaissant des droits culturels à des groupes autres que religieux dans le pays, d'autant plus que l'alliance kurdo-américaine leur paraît une menace directe.

Aussi les partis kurdes en Syrie ne peuvent guère attendre, pour le moment de reconnaissance "officielle", qu'elle vienne de l'Etat ou des opposants politiques non-kurdes.

09 juin 2005

Bombardements à Hakkari

La pratique du semi-nomadisme dans les montagnes d'été est millénaire chez les Kurdes, mais pas toujours confortable à continuer par les temps qui courent.

Les brigades turques de Kayseri et Bolu Brigade, actuellement affectées à Çukurca, Hakkari, ont pilonné le village de Çalyan, qui comprend 8 maisons, avec des obus de mortier, obligeant les villageois à s'abriter dans des grottes. La raison invoquée en est que les forces turques ont eu vent de la présence de membres de la guérilla dans ce village. Les soldats ont donc cerné le village et l'ont pilonné avec des obus. Les villageois se sont donc enfuis et abrités dans des grottes. Puis l'armée a investi le village et fouillé les maisons (ce qu'il en restait une à une, avant de contrôler l'identité des habitants toujours terrés dans leurs grottes. Finalement, ils n'ont rien trouvé et sont repartis.

Les villageois ont porté plainte auprès du gouverneur de Hakkari, en demandant à être protégés. L'un d'eux a déclaré : "Nous habitons dans le disctrict de Yarim Erez, Bostaniçi, Van, depuis 1995. Nous demeurons ici l'été et ramassons du bois de chauffage pour l'hiver. Nous avons aussi des noyers, des arbres fruitiers, nous avons planté des légumes. Nous voulons que les opérations militaires cessent. Nous vous tous pouvoir séjourner dans nos villages facilement. Mais si nous ne nous étions aps sauvés, nous serions morts."

L'Association des Droits de l'Homme (IHD) de Hakkari a déclaré qu'ils étaient de temps à autre avertis que les soldats intitmidaient les villageois qui retournaient pour l'été au village de Çalyan, tandis que les autorités de Çukurca déclaraient, pour leur part, n'avoir aucune information à donner à ce sujet.

Source DIHA.

07 juin 2005

Qamis,lo : premier bilan



Premières estimations des prisonniers et blessés kurdes lors des manifestations de dimanche, à Qamis,lo : -

46 personnes arrêtées :

1. Fîras Ebdela
2. Hisên Xelîfe
3. Piling Ucê
4. Welat Ucê
5. Hejar Ucê
6. Mizgîn Hisên Mihemed
7. Ferhan Ehmed Hacî
8. Hacî Celaleldîn
9. Enes Resul
10. Mesud Ehmed Hesen
11. Ehmed Emo
12. Rodî Silîvî
13. Kanîwar Xelîl Ebdela
14. Ferhad Yûsiv Hecî
15. Elaa Îssa
16. Mihsin Silêman Mihemed
17. Selman Xelîfe
18. Hisên Xelîfe
19. Fîras Silêman
20. Kamil Ehmed Miio
21. Silêman Silêman
22. Dils,ad Ehmed Hemo
23. Rizgar Hesen Salih
24. Hikmet Ebdilhemîd
25. Basim Mihemed Seîd Osman
26. Hazim Firat
27. Fîras Mehmud
28. Elaa
29. Mihemed Selman
30. Fîras Ebdela
31. As,tî Bes,îr Melkî
32. Ebdilselam Mihemed Nurî
33. Kamil Ehmed Miio
34. Fexir Silêman Heso
35. Sîpan Silêman Hiso
36. Hikmet Ebdilhemîd Silêman
37. Basim Mihemed
38. Seîd Osman
39. Cîhad Ekrem4
0. Restem Derwîs,
41. Fehed Derwîs,
42. Ehmed Xelîl
43. Idnan Selîm
44. Berzan Hisên Ebdilmecîd
45. Elî Ebdilbaqî Umer
46. Rêbwar Ceefer


6 blessés par balles :

1. Zîwer Hesen
2. Yûsiv Yûsiv
3. Remedan Hesen Ebdo
4. Mihemed Elî
5. Meesum Hesen Hisên
6. Hesen Besar


11 blessés par armes diverses, matraques :

1. Ezîza Xelîl
2. Gulistan Hesen Salih
3. Gulnaz Hesen Salih
4. Esmaa Yûsiv
5. S,ehnaz Silêman
6. Xunav Hesen Qedrî
7. Demerdas, Ebdê
8. Remedan Hesen
9. Bêkes Yûsiv
10. Mistefa Kalo
11. .... Xelîl

Opération militaire au Dersim

Après les heurts entre la guérilla et l'armée turque au village de Çiçekli, où 4 soldats avaient été tués et un sérieusement blessé, les troupes turques se sont déployées largement dans le district de Nazimîye (Tunceli), en plus de stationner dans le secteur de ce village, ainsi que sur le mont Harit , avec des hélicoptères Cobra et Skorsky.

Source DIHA.

06 juin 2005

Compte-rendu des manifestations kurdes en Syrie

Selon les sources kurdes, près de 10,000 personnes se sont rassemblées hier dimanche à Qamis,lo pour protester contre l'assassinat du cheikh kurde Xeznewî. Des milliers de soldats et des milices baathistes arabes étaient aussi présentes, pour affronter et disperser les manifestants, qui avaient cependant appelé à une démonstration sans violences. Des manifestants kurdes ont cependant jeté des pierres sur les policiers, qui ont riposté à coups de gaz lacrymogènes. Parmi les manifestants kurdes on recense de nombreux blessés, dont 30 femmes. Du côté des policiers, deux d'entre eux ont été blessés et transportés à l'hôpital. On rapporte aussi qu'un Kurde a tué par balles un policier syrien et a été arrêté.

Mais les dispersions n'ont pas empêché la manifestation de se poursuivre, notamment aux alentours de la ville de Qamis,lo, se heurtant encore à des groupes arabes, tandis que les soldats syriens et les milices investissaient et cernaient la ville, en y interdisant les déplacements.


Dans la ville de Koban, toujours au Kurdistan de Syrie-Jezireh, mêmes manifestations, rassemblant plusieurs milliers de personnes, venues aussi des environs. Par ailleurs les commerçants avaient baissé leurs rideaux en signe de deuil. Les mots d'ordre de la manifestation étaient :

- L'ennemi est toujours l'ennemi, et le cheikh S¸êx Mees¸uq est notre coeur.
- Ô grand martyr, tu es la foudre sur l'ennemi.
- Le martyr Mees¸uq vivra toujours.
- Nous réclamons que la lumière soit faite sur le meurtre de S¸êx Mees¸uq el-Xeznewî.
- Non aux assassinats politiques.
- Nous voulons un règlement démocratique de la Question kurde en Syrie.
- Où est la vérité ?

A la fin de la manifestation, le représentant du Parti kurde de la liberté en Syrie, Eledîn Hemmam, et un représentant du Parti kurde Yekitî (Unité), Mustefa Bekir, ont pris la parole, pour exprimer les mêmes revendications.